Des élèves de 11 écoles ayant survécu 10 jours sans télé ni jeu vidéo assistent aujourd’hui à la Première de la vidéo « DÉFI de la DIZAINE sans télé ni jeu vidéo ».




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COMMUNIQUÉ : Première de la vidéo « DÉFI de la DIZAINE sans télé ni jeu vidéo »

Céline Bilodeau, coordonnatrice régionale

Des élèves de 11 écoles ayant survécu 10 jours sans télé ni jeu vidéo assistent aujourd’hui à la Première de la vidéo « DÉFI de la DIZAINE sans télé ni jeu vidéo ».

En avril 2003, l'Association des comités de parents des régions de la Capitale-Nationale et de la Chaudière-Appalaches invitait les conseils d'établissement de son territoire à lancer aux élèves le " DÉFI de la DIZAINE sans télé ni jeu vidéo". Onze écoles ont répondu à l'appel. (Voir liste jointe)

Aujourd'hui, près d'un an plus tard, l'ACP 03-12 est heureuse de lancer la vidéo tournée dans le cadre du DÉFI, devant des délégations d'élèves et de parents des 11 écoles qui ont participé.

Une vidéo qui retrace l'origine du DÉFI
Les enfants d'aujourd'hui sont branchés au petit écran plus de 20 heures par semaine. Plus de la moitié d'entre eux ont la télé dans leur chambre. On comprend donc facilement que la privation volontaire de petit écran durant 10 jours équivaut à un véritable exploit olympique. Conscient des centaines d'études sur la téléviolence (voir annexe) et curieux de savoir si cette influence était réversible, Tom Robinson, professeur de médecine à UCLA, a tenté l'expérience des 10 JOURS avec des élèves du primaire de San José, en Californie. Résultats ? Réduction de la violence verbale (50%) et de la violence physique (40%). Surprise, les enfants les plus agressifs accomplissent les progrès le plus importants. En bonus, Robinson note aussi une réduction significative de l'obésité.

Possible à Québec ?
La vidéo produite par l'ACP 03-12 présente des élèves, des parents, des enseignants, des directions d'école et des membres de la communauté qui se préparent, qui vivent et qui tirent des leçons du DÉFI pour leur milieu. Chaque école comptabilisait le temps récupéré par les élèves. 80% des élèves ont réduit leur consommation. 20% des enfants ont réussi à cesser leur consommation complètement durant les 10 jours. L'ACP 03-12 profite du lancement de la vidéo organisé aujourd'hui au Centre communautaire Duberger pour dévoiler le temps récupéré.

1 354 enfants de 11 écoles ont récupéré un grand total de 17 732 heures.

Une moyenne de près de 14 heures par enfant. L'accueil n'a pas été uniforme dans toutes les classes. À certains niveaux, dans quelques écoles, la participation a dépassé les 80%.

Partenariat école famille et mobilisation communautaire
Partout, des parents se sont impliqués et ont organisé diverses activités susceptibles de rivaliser avec le petit écran. L'organisme "Québec en forme" a investi des énergies importantes, de même que divers groupes tels les Chevaliers de Colomb, les Clubs Optimistes, les Fermières, les bibliothèques municipales, les arénas, les maisons de jeunes, etc.
" La violence n'est pas disparue ", insiste Céline Bilodeau, présidente du Conseil d'établissement de l'école Aux-quatre-Vents et coordonnatrice régionale du DÉFI, " mais la majorité des enfants et des parents ont entendu la sonnette d'alarme concernant la consommation télévisuelle. Comme la télé et les jeux vidéo occupent une place centrale dans la vie des familles, l'expérience a été bénéfique pour tout le monde."

La vidéo présente des témoignages émouvants
Dans les familles participantes, on a noté
· un rapprochement entre parents et enfants,
· une meilleure entente entre frères et soeurs,
· un rayonnement de l'école dans la communauté,
· une mobilisation de la communauté pour supporter les jeunes,
· un éveil du sens critique et une responsabilisation quant au contenu des émissions de télé et des jeux vidéo,
· une réduction de la consommation de télé et jeux vidéo trois mois et 11 mois après la DIZAINE.

" Lorsque l'école augmente son rayonnement, cela joue un rôle important dans le sentiment d'appartenance, " affirme Denis Shaink, président de l'ACP. " Les enfants qui tiennent tête au petit écran améliorent leur estime de soi et suscitent l'admiration de leur entourage ".

Initiative parentale
Le fait que le DÉFI de la DIZAINE ait été lancé par l'Association des comités de parents n'est certes pas étranger au succès obtenu. Le DÉFI est compris comme une mobilisation d'adultes pour appuyer la décision des enfants. Denis Shaink se réjouit de la participation de 11 écoles primaires. Selon lui, " le DÉFI fournit aux Conseils d'établissement et à l'ensemble des parents une occasion privilégiée pour se mobiliser et valoriser le palier de gouvernement familial ".

Au secondaire, comment répondra-t-on ?
L'école Louis-Jacques-Casault, de Montmagny, est la première école secondaire à relever le DÉFI. Un comité de parents et d'organismes du milieu a préparé une programmation extraordinaire pour aider les jeunes à relever le DÉFI. Johanne Talbot, présidente du Conseil d'établissement, ne saurait dire si " les ados vont considérer le DÉFI comme une entrave à leur liberté ou une occasion de remettre en question la société de consommation ". " Même si notre conseil appuie le DÉFI, nous ne pouvons prédire la réponse des élèves ", renchérit la présidente du Conseil étudiant, Andréeanne Caron, " alors, nous croisons les doigts. "

Reconnaissance aux survivants
L'ACP tient à féliciter les enfants qui ont réalisé cet exploit et leur exprime sa plus vive reconnaissance en remettant aux écoles
- une plaque laminée authentifiant leur participation,
- un exemplaire de la vidéo " Le DÉFI de la DIZAINE ",
- une affiche souvenir du DÉFI pour chaque classe.

L'ACP profite de l'occasion de ce lancement pour remercier les membres de l'équipe volante qui a préparé les élèves, les parents et le personnel des écoles participantes. L'équipe volante était composée de Mesdames Céline Bilodeau, coordonnatrice régionale du DÉFI et Johanne Arseneault, secrétaire exécutive de l'association TROP.

Le DÉFI est financé dans le cadre de la Stratégie nationale pour la prévention du crime du gouvernement du Canada, en collaboration avec le ministère de la Sécurité publique du Québec.

L'ACP invite les écoles à se procurer une copie de la vidéo en communiquant avec le secrétariat du DÉFI sur le site http://www.edupax.org/ .

Source :
Céline Bilodeau, coordonnatrice régionale, 418-642-5053
Jacques Brodeur, consultant en prévention de la violence, 418-932-1562.


Annexe

Pourquoi la télé et les jeux vidéo ?

L'article 17 de la Déclaration relative aux Droits des enfants stipule qu'il appartient aux états signataires de protéger les enfants contre les productions audiovisuelles qui nuisent è leur bien-être.

L'augmentation du nombre d'enfants aux prises avec des troubles graves du comportement combinée à la hausse du taux de criminalité juvénile (1) a suscité, aux quatre coins de l'Amérique du Nord, l'apparition de programmes de prévention de la violence aussi nombreux que variés. Le Québec n'a pas fait exception. L'un de ces programmes, EDUPAX, a ciblé l'influence de la télévision comme facteur majeur d'augmentation de la violence physique et verbale.

Dans un article du Monde diplomatique intitulé "Malaise dans l'éducation" on peut lire: "Le laminage des enfants par la télévision commence très tôt. Ceux qui arrivent aujourd'hui à l'école sont souvent gavés de petit écran dès leur plus jeune âge, (...) jusqu'à cinq heures par jour, (...) avant même d'apprendre à parler. L'inondation de l'espace familial par ce robinet constamment ouvert, d'où coule un flux ininterrompu d'images, n'est pas sans effets considérables sur la formation du futur sujet". (2)

Selon un recensement effectué pas 2 chercheurs de l'Université Laval, la téléviolence a augmenté de 432% dans les réseaux privés canadiens. La télé véhicule plus de 50 actes d'agression à l'heure. Les émissions pour enfants en véhiculent plus encore. Avec les jeux vidéo, les enfants ne se contentent plus de voir la violence, ils la commettent. Inoffensif tout ça ? Les émissions, films et jeux vidéo violents qui alimentent l'imaginaire des enfants nuisent à leur développement et laisseront des traces la vie durant. La télé glorifie des héros qui ne savent régler les conflits que par la violence. La consommation de téléviolence influence la perception du monde et de la vie. L'influence est multiforme, elle est connue, vérifiée scientifiquement et abondamment documentée (3). Le pouvoir croissant du petit écran détruit le fruit du labeur des enseignants, réduit l'autorité des parents et émousse le pouvoir d'empathie des enfants. Pas étonnant que plusieurs adultes se sentent dépassés.

(1) Le taux de crimes violents est deux fois plus élevé chez les jeunes que chez les adultes. (Ministère de la Sécurité publique du Québec, Statistiques 2001, page 24)

(2) Le Monde diplomatique, novembre 2001

(3) Références sur l'influence de la téléviolence disponibles sur le site de la Fédération des commissions scolaires du Québec.

Date de création: 2004-03-30
Date Modification: 2004-03-30 12:45:00






31 mars 2004

 













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