Bilan détaillé du

DÉFI de la DIZAINE sans télé ni jeu vidéo 2003-2004

Réalisé par l’Association des comités de parents des régions de la Capitale-Nationale et de la Chaudière-Appalaches et EDUPAX

 

 

Rapport au Secrétariat de la Stratégie nationale pour la prévention du crime du Gouvernement du Canada et au Ministère de la Sécurité publique du Québec.

 

Sommaire

Le nombre d’élèves du primaire aux prises avec des troubles graves du comportement a augmenté de 300% entre 1985 et 2000. Le taux de crimes violents commis (et subis) par des jeunes a lui aussi augmenté au cours des 20 dernières années. Ces deux éléments ont favorisé l’apparition de programmes de prévention de la violence, aussi nombreux que variés, dans toute l’Amérique du Nord. L’un de ces programmes, EDUPAX, a ciblé l'influence de la télévision et des jeux vidéo comme facteur majeur d’augmentation de la violence physique et verbale et axé les efforts sur la mobilisation communautaire pour aider les jeunes à s’en protéger.

 

Brimade

Dans un avis remis au Ministère de l’éducation en février 2001, « brimade » est le mot qu’utilise le Conseil supérieur de l’éducation (CSE) pour traiter du phénomène que nos voisins anglophones appellent « bullying », un mélange de harcèlement, d’intimidation et de cruauté. Le CSE constate que le nombre d’élèves qui éprouvent des troubles de comportement a triplé entre 1985 et 2000. La brimade est la forme de violence la plus courante dans nos écoles, bien avant le taxage.

 

En novembre 2002, dans un atelier tenu lors du colloque annuel de l’Association des comités de parents des régions de la Capitale-Nationale et de la Chaudière-Appalaches, des parents racontent ce que leur enfant a vécu. Une mère rapporte que son enfant revenait à la maison avec son lunch intact. Il lui a fallu un mois pour découvrir que son fils préférait se priver de manger plutôt que de subir les mauvais traitements de ses pairs durant le repas. D’autres parents témoignent de divers sévices infligés à leur enfant. La plupart décrivent l’accueil mitigé de certaines directions d’école devant les plaintes des parents. La plupart du temps, la direction répond que la situation n’est pas pire ni meilleure que dans les autres écoles de la commission. D’où la tendance à éviter d’ébruiter les cas de violence vécu dans leur établissement.    

 

En février 2002, à Trois-Rivières, les journaux rapportent le témoignage d’une mère  estomaquée de découvrir les bleus sur le corps de son fils de 11 ans. Ce dernier a souffert pendant toutes ses années à l’école primaire, sans en parler à sa mère. Maltraité par ses pairs, « il était réduit à tourner en rond, seul, dans un coin de la cour d’école ». Depuis qu’elle  œuvre à mobiliser son milieu afin de faire cesser l’intimidation, d’autres parents se regroupent autour d’elle. C’est ainsi qu’on lui a rapporté « le cas d’une petite fille de 12 ans dans une école privée qui parle de se suicider. » (Le Soleil, 20 février 2002). En mars 2002, un juge de la Colombie Britannique prononçait un verdict de culpabilité à l’endroit d’une élève qui en avait harcelé une autre jusqu’à la pousser au suicide. En 2001, une situation similaire avait été rapportée par les médias de Longueuil où l’intimidation avait poussé des jeunes au suicide.

 

 

Source du problème

Le CSE attribue l’augmentation des cas de troubles du comportement à trois facteurs.  L’évolution des structures familiales, la faiblesse de l’encadrement parental et l’exposition répétée à des divertissements violents. Le CSE précise que les troubles du comportement ne sont pas toujours évidents, ce qui conduit à sous estimer le nombre de cas. Si l’hyperactivité et le vandalisme passent rarement inaperçus, la déprime et le rejet ne font pas grand bruit. Ces formes de violence n’en causent pas moins des torts considérables aux conditions d’apprentissage. Une fois l’estime de soi attaquée, l’enfant dont les habiletés sociales sont sous développées devient une cible de choix. L’enfant victime se sent inférieur, il se marginalise, s’isole, perd ses amis. Il se réfugie souvent dans le silence, la soumission et pleure facilement. Le phénomène s’accentue lorsqu’on recommande à l’enfant d’ignorer les commentaires cruels exprimés à son endroit. Lorsque des adultes lui répètent qu’il doit gérer lui-même ses problèmes, il se sent carrément abandonné. Lorsque l’enfant a trop accumulé, vient un moment où il réagit, parfois violemment, contre lui-même ou contre son entourage.

 

Stratégie d’intervention 

Bien sûr, lorsque le mal est déjà fait, il faut parer au plus urgent, réconforter les victimes, neutraliser les agresseurs, rassurer les témoins. Mais que faire pour prévenir cette violence, et non simplement en atténuer les symptômes ? Il revient à l’école de fournir à tous les élèves un milieu de vie qui favorise l’apprentissage. Un enfant qui vit dans la peur pourra difficilement se concentrer et donner le meilleur de lui-même en classe. L’enfant doit pouvoir demander de l’aide et, au besoin, être protégé. D’où l’importance de mobiliser l’ensemble des élèves et des intervenants du milieu pour briser la loi du silence, clé d’une stratégie de prévention efficace.

Pour prévenir, tous les membres de la collectivité doivent convenir de condamner les abus, d’où la nécessité de développer une culture commune où la bravoure consiste à refuser les abus physiques et verbaux. D’où l’obligation d’outiller non seulement les victimes mais aussi les témoins. Les agresseurs apprennent très tôt à imposer le silence et savent que leur pouvoir dépend de leur capacité à obtenir l’appui tacite des témoins. C’est ici que la téléviolence intervient. Non seulement prépare-t-elle les enfants à assister aux agressions verbales et physiques en spectateurs impuissants, non seulement  rend-elle les victimes objets de dérision, mais elle inspire et incite des apprentis abuseurs à passer à l’acte.   

 

Laminage des cerveaux

« Malaise dans l’éducation » est le titre choisi par Le Monde diplomatique  pour coiffer un article où l’on peut lire : « Le laminage des enfants par la télévision commence très tôt. Ceux qui arrivent aujourd'hui à l'école sont souvent gavés de petit écran dès leur plus jeune âge, (...) jusqu'à cinq heures par jour, (...) avant même d'apprendre à parler. L'inondation de l'espace familial par ce robinet constamment ouvert, d'où coule un flux ininterrompu d'images, n'est pas sans effets considérables sur la formation du futur sujet ». (3)

 

Les émissions, films et jeux vidéo violents qui alimentent l’imaginaire des enfants nuisent à leur développement mental et physique. En effet, la télé glorifie des héros qui règlent les conflits par la violence, en exterminant les « méchants ». Elle provoque des cauchemars et alimente des peurs qui deviennent parfois des phobies, d’où une détérioration de la qualité de sommeil. En plus d’accaparer du temps qui pourrait être utilisé pour la lecture ou le développement  d’habiletés sociales, elle remplace l’activité physique et fait la promotion d’aliments qui favorisent l’obésité. L’influence de la violence à la télé est connue, scientifiquement vérifiée et abondamment documentée (4). 

Tendance réversible?

Conscient des centaines d'études sur la téléviolence (6) et curieux de savoir si cette influence était réversible, le docteur Thomas Robinson,  professeur de médecine à l’Université Stanford, en Californie, a tenté une expérience avec des élèves du primaire de San José, en Californie. Dix jours de jeûne volontaire sans télé ni jeu vidéo. Là-bas, comme ici, les enfants sont branchés au petit écran 25 heures par semaine, en moyenne. Plus de la moitié d’entre eux ont la télé dans leur chambre. La privation volontaire de petit écran durant 10 jours équivaut à un véritable exploit olympique et requiert la collaboration des parents. 

Les résultats mesurés par le Dr Robinson 20 semaines après la fin des 10 jours ont de quoi étonner :

-  réduction de la violence verbale (50%) et de la violence physique (40%), 

-  les enfants les plus agressifs accomplissent les progrès les plus importants,

-  réduction significative de l'obésité.

Dans un pays comme les États-Unis, où l’obésité affecte 4 enfants sur 10, l’expérience a de quoi impressionner non seulement pour améliorer la sécurité, mais aussi la santé.

 

Invitation aux écoles

En octobre 2002, l’Association des comités de parents des régions de la Capitale-Nationale et de la Chaudière-Appalaches déposait une demande d’aide financière dans le cadre de la Stratégie nationale pour la prévention du crime du gouvernement du Canada, en collaboration avec le Ministère de la Sécurité publique du Québec.  Sur réception du message annonçant l’acceptation du projet, en février 2003, l’ACP a offert aux conseils d’établissement de son territoire une invitation à lancer aux élèves le « DÉFI de la DIZAINE sans télé ni jeu vidéo » en avril 2003.  Une seule école s’est déclarée prête à se mobiliser dans un si court délai. Neuf autres écoles ont répondu à l’appel et ont relevé le DÉFI en novembre 2003. Une école a relevé le DÉFI en janvier 2004, et une dernière, une école secondaire, en avril 2004. Ces écoles sont situées dans Charlevoix (3), dans Bellechasse (6), dans Beauce-Etchemin (1), dans le quartier Vanier à Québec (1) et l’école secondaire est située à Montmagny.

 

Évaluation

Dans neuf de ces douze écoles, un questionnaire d’évaluation a été complété par les élèves, un autre par les parents et un dernier par le personnel. On trouvera copie de ces questionnaires en annexe. Les réponses des élèves, des parents et du personnel ont été compilées distinctement. Les réponses des garçons et des filles ont aussi été compilées distinctement. On trouvera en annexe les réponses recueillies dans chaque école, l’analyse détaillée des réponses et une synthèse des réponses.

 

Vidéo

Le 30 mars 2004, soit onze mois après que la première école eut relevé le Défi,

l’ACP 03-12 a produit une vidéo d’une durée de 20 minutes tournée dans deux écoles primaires. On y décrit l’origine du DÉFI, on y présente des enfants, des parents, des enseignantes et des directions d’école qui se préparent, qui vivent et qui tirent des leçons du DÉFI. La vidéo est destinée à faire rapport aux partenaires du Défi et à recruter de nouvelles écoles.

 

Résultats

Nous évaluons que dans les 12 écoles, plus de 80% des élèves ont participé, avec ou sans l’aide des parents. Tous n’ont pas réussi les 10 jours, mais 8 enfants sur 10 ont essayé. Pour augmenter le rayonnement, le DÉFI a non seulement été présenté aux élèves, aux parents et au personnel des écoles, mais également aux membres de la communauté. L’implication de la communauté a permis d’accentuer l’impact dans l’école et autour. Si, comme nous le savons, le phénomène de la violence n’est pas le produit de l’école, il importe de susciter la mobilisation de personnes et de groupes qui oeuvrent hors du cadre scolaire.

La préparation au DÉFI comprenait

-                      3 rencontres avec les élèves,

-                      2 rencontres avec les parents et la communauté,

-                      2 rencontres avec le personnel.

 

La description du contenu de ces rencontres est accessible sur le site internet du Défi, à l’adresse www.edupax.org . Madame Céline Bilodeau, présidente du Conseil d’établissement de la première école à relever le Défi, a accepté d’assumer la coordination du Défi pour les régions de la Capitale Nationale et de la Chaudière-Appalaches. C’est elle qui a assumé la tâche de préparer les enfants, le personnel et les parents, avec Madame Johanne Arseneault, sous la suprtvision de M. Jacques Brodeur, initiateur du Défi.

 

Durant la Dizaine, dans chaque classe, chaque élève comptabilisait le temps récupéré la veille. Chaque matin, on additionnait le temps récupéré pas chacun afin d’obtenir le total de la classe. Le dernier jour de la Dizaine, un rassemblement de toutes les classes était organisé au gymnase. À cette occasion, chaque classe dévoilait le temps récupéré devant l’ensemble de la population de l’école.

 

Lors d’une conférence de presse tenue le 30 mars 2004, l’ACP 03-12 dévoilait le nombre d’heures récupérées dans onze écoles primaires. 

 

1 354 élèves du primaire ont récupéré  un total de 19 377 heures

Cela signifie qu’une moyenne de plus de14 heures par enfant a été récupérée. Les enfants du primaire ont réussi à se priver de télé et de jeu vidéo durant 7 jours en moyenne. L'accueil n'a pas été uniforme dans toutes les classes.  À certains niveaux, dans quelques écoles, la participation a dépassé les 80%. On trouvera en annexe le nombre d’heures récupérées dans chaque école par les garçons et les filles.

 

L’impact du Défi au primaire

 

L’évaluation a permis de constater que

-  70% des élèves ont trouvé le Défi « très utile » ou « assez utile »,

-  76% des parents l’ont trouvé « très  » ou «  assez utile », 

-  64,2% des parents disent que leur enfant en a retiré « beaucoup » ou « assez de profit », (58,3% à St-Malachie)

-                      plus de 66% des membres du personnel ont trouvé le Défi « très » ou « assez utile », (100% à St-Malachie)  

-                       42,3% du personnel jugent ce profit « très » « assez important », 100% à St-Malachie.

 

L’impact au secondaire

C’est à Montmagny que, pour la première fois, 950 élèves du secondaire ont eu l’occasion de relever le Défi, du 20 au 29 avril 2004. La majeure partie de l’animation auprès des élèves a été assumée par M. Robert Beaulieu, animateur de vie spitiruelle et ??? communautaire à Louis-Jacques-Casault. Un comité de parents a recruté plus de 150 bénévoles et représentants d’organismes du milieu pour élaborer une programmation extraordinaire susceptible d’aider les jeunes à relever le DÉFI. L’organisme Kino-Québec a appuyé le comité financièrement. Les ados allaient-ils considérer ce DÉFI comme une entrave à leur liberté ou une remise en question de la société de consommation ? Le conseil étudiant a appuyé le DÉFI sans pouvoir prédire la réponse des élèves. L’évaluation a permis de constater que

-          les ados ont réussi une moyenne de 4,8 jours sans télé ni jeu vidéo.

-          82% des élèves ont jugé le Défi leur a été « très utile » ou « assez utile ».

      -    67% des parents l’ont jugé « très » ou « assez utile»,

-          40,6% du personnel l’ont jugé « très utile », 59,4% « assez utile », pour un total de 100%.

-          43% des parents considèrent que leur enfant en a retiré « beaucoup ou assez de profit »,

      -    86,2% du personnel considèrent ce profit « très ou assez important ».

 

Les bénéfices du Défi au primaire et au secondaire

Au départ, les organisateurs du Défi savaient que le temps accaparé par les divertissements électroniques prive les jeunes du temps qu’ils pourraient autrement utiliser pour développer diverses habiletés sociales. La privation volontaire de tels divertissements durant une période de 10 jours allait-elle avoir un impact sur la qualité de vie des élèves ? Le Défi a permis d’augmenter ou améliorer, par ordre décroissant,

*  la pratique d’activités physiques (62,2% au primaire et 51,1% au secondaire),

*  le temps passé avec les parents (58,5% au P et 27% au S)

*  le temps passé avec des amis (45% au S),

*  l’aide fournie à la maison (44,4% au primaire et 24% au secondaire). 

*  les relations frères sœurs (31,8% au P et 21% au S),

*  l’humeur (30,2% P et 18% S)

Ces réponses indiquent une amélioration des rapports sociaux et une influence sur le resserrement des liens familiaux.

 

Répéter le Défi ?

-  La moitié des élèves (52,3%) du primaire disent « oui » (44,4%à St-Malachie) et près des trois quarts au secondaire (72%). La reprise du Défi est souhaitée plus vivement au secondaire qu’au primaire, surtout chez les filles. Note. Chez les ados, les « oui » sont majoritairement féminins (222/371) tandis que les « non » sont majoritairement masculins (73/141). D’où l’importance, si le Défi devait être repris,  d’insister sur l’impact de la télé sur la masculinité. 

-  Les parents se disent favorables à la reprise à 69,1% au primaire (50% à St-Malachie). 79% des parents du secondaire recommandent à d’autres écoles de vivre le Défi.

-  Le personnel du primaire se dit favorable à la reprise aux 2 tiers. 

 

Note. La réponse des élèves, des parents et du personnel indique un intérêt certain à répéter l’expérience. La reprise ne devrait pas nécessairement avoir lieu chaque année, probablement plus aux deux ans. Le personnel de l’école secondaire est le groupe le plus favorable à la reprise (89,7%), suivi par les parents du secondaire.

 

 

Que reste-t-il de ces 10 jours ?

L’évaluation a permis de mesurer les séquelles du Défi sous certains aspects. Nous présentons ci-dessous les aspects touchés par le Défi par ordre décroissant. 

 

-  Le sens critique. Au secondaire, 65% des élèves ont noté une amélioration, surtout chez les filles. Cet élément est celui qui s’est le plus amélioré au secondaire. Au primaire (St-Malachie), 52% des élèves disent que leur sens critique est « beaucoup plus grand » ou «  plus grand ». Cet élément vient au 3e rang des réponses positives au primaire.

Selon les parents du secondaire, 59% répondent « beaucoup plus grand » ou « un peu plus ». Au primaire, à St-Malachie, 51,6% disent  que le sens critique des enfants est « beaucoup plus grand » ou « plus grand ». Selon 80,3% des parents du primaire, la télé et les jeux vidéo influencent les enfants « beaucoup ou assez » Au secondaire, 76% répondent de même.  

Selon le personnel du primaire, (St-Malachie) 100% disent que le sens critique des élèves est « meilleur ». Au secondaire, 89,7% disent de même.

 

-  Une nouvelle dynamique dans l’école. « Oui » disent 63% des ados, surtout les filles. Cette nouvelle dynamique vient au 2e rang des réponses positives au secondaire.

 

-  Une nouvelle dynamique dans la communauté. « Oui » disent 58% des ados, majoritairement des filles. Cette dynamique vient au 3e rang des réponses positives au secondaire.

 

-  Une diminution de la violence verbale à la maison pour 54,7% et 51,1% des élèves du primaire, 39% au secondaire. Cet élément vient au premier rang au primaire. 

 

-  Diminution de la violence physique à la maison selon 54,2% (et 34,4%) des élèves du primaire, 38% au secondaire. Cet élément vient au 2e rang pour les élèves du primaire.

 

-  Diminution de la violence physique à l’école selon 44% (et 61,4%) des élèves du primaire et 32% au secondaire.

 

-  Diminution de la violence verbale à l’école selon 40,5% (8,9% à St-Malachie) des élèves du primaire, 27% au secondaire.

 

À St-Malachie, la moitié des parents répondants disent que le Défi a fait diminuer la violence physique un peu, l’autre moitié « pas du tout ». 48,5% disent que le Défi a fait diminuer la violence verbale « un peu », 51,5% « pas du tout ».

 

Commentaires.

-          La diminution constatée par les 3 groupes (élèves, parents et personnel) est significative pour les 4 formes de violence.

-          Les préférences des répondants viennent dans le même ordre pour le primaire (A) et pour le secondaire.

-          La réduction de la violence verbale a été ressentie par les élèves plus à la maison (54,7%) qu’à l’école (40,5%). Réserve : l’expression « violence verbale » n’a pas été comprise de la même manière par tous.

-          La réduction de la violence physique à l’école a été ressentie plus fortement par les élèves du primaire (50%) que par ceux du secondaire (32%).

-          Les questions ont permis d’évaluer le sentiment de sécurité plus que le nombre d’agressions. En matière de criminalité, le sentiment de sécurité joue un rôle important. Les réponses permettent de déduire que le Défi a permis d’améliorer ce sentiment pour 50% des enfants et pour 32% des ados.

    

En bref, dans les familles participantes, à des degrés divers, on a noté

 

Les enfants des familles qui ont refusé de participer au jeûne volontaire de télé ont eux aussi été touchés lors des rencontres préparatoires. Rous les enfants, y compris ceux qui sont le plus fréquemment victimes de harcèlement, ont eu l’occasion de prendre la parole et de briser la loi du silence et de la soumission. Les témoins de ce harcèlement ont eux aussi eu l’occasion de comprendre l’importance d’intervenir. 

 

 

Partenariat école famille appuyé par la communauté

Dans la presque totalité des écoles participantes, des parents se sont impliqués et la plupart ont encouragé leur enfant. Dans plusieurs milieux, des comités ont organisé diverses activités susceptibles de rivaliser avec le petit écran. Les organismes Québec en forme et Kino-Québec ont investi des énergies importantes, de même que divers groupes tels les Chevaliers de Colomb, les Clubs Optimistes, les Fermières, des services municipaux, les arénas et les bibliothèques, les Maisons de jeunes, etc.

 

Le fait que le Défi de la Dizaine ait été lancé par des parents n'est pas étranger au succès obtenu. Le Défi est présenté et perçu comme une mobilisation d'adultes pour appuyer la décision des enfants. Le Défi a fourni aux Conseils d'établissement une occasion privilégiée pour valoriser le palier de gouvernement familial.

 

L’implication de la communauté permet à l’école d’augmenter son rayonnement  et d’améliorer le sentiment d’appartenance des enfants. Dans une communauté sensibilisée, l’exploit des enfants face au petit écran suscite une plus grande admiration de leur entourage et nourrit l’estime de soi des jeunes.

Avantage utile, les élèves et les parents se sont retrouvés au centre d’une couverture médiatique exceptionnelle, particulièrement chez les télédiffuseurs. Les deux quotidiens, les trois télédiffuseurs de la Capitale, ainsi que plusieurs hebdos ont couvert l’exploit de façon élogieuse. « Dans un milieu comme le nôtre, le rayonnement de l’école c’est important, » affirme Madame Sonia Doucet, directrice adjointe à l’école Chanoine-Côté, dans Vanier, un quartier défavorisé de Québec. « En plus d’améliorer leur estime de soi en tenant tête au petit écran, les enfants ont attiré l’attention sur leur quartier et suscité l’admiration ».  

 

 

Reconnaissance

L’ACP 03-12 remercie les 12 conseils d’établissement qui ont accepté de lancer le Défi aux élèves et aux parents. L’ACP a félicité les enfants, les parents et le personnel des écoles qui ont relevé le Défi en remettant aux écoles

-  une plaque laminée authentifiant leur participation,

-  un exemplaire de la vidéo « Le DÉFI de la DIZAINE »,

-  une affiche souvenir du DÉFI pour chaque classe.

 

L’ACP remercie

-    les membres de l’équipe volante qui ont rencontré les élèves, les parents et le personnel des écoles participantes. Mesdames Céline Bilodeau, coordonnatrice régionale du DÉFI et Johanne Arseneault, secrétaire exécutive de l’association TROP,

-    l’initiateur du Défi, M. Jacques Brodeur, consultant en prévention de la violence,

-    Madame Johanne Bélanger et M. Alain Saumure qui ont assuré le suivi administratif et l’affichage sur internet des outils nécessaires au Défi,   

-    les partenaires qui ont contribué de diverses façons au succès du Défi, soit l’Association TROP, le Syndicat de l’enseignement de la région de Québec, la Centrale des syndicats du Québec et la CS des Premières-Seigneuries,

-    la Stratégie nationale pour la prévention du crime du gouvernement du Canada, qui, en collaboration avec le Ministère de la Sécurité publique du Québec, a fourni une partie importante du financement. 

 

Perspective

L’ACP prévoit inviter d’autres conseils d’établissement à lancer le DÉFI aux enfants et aux parents en 2004 et 2005. À cette fin, l’Association utilisera la vidéo réalisée pour recruter et mobiliser d’autres communautés. Les écoles pourront avoir accès aux outils pédagogiques conçus par EDUPAX et affichés sur le site internet  www.edupax.org . L’ACP présentera à ses partenaires la poursuite du DÉFI. À cette fin, une nouvelle demande de subvention sera présentée dans le cadre de  Stratégie nationale pour la prévention du crime du gouvernement du Canada, en collaboration avec le Ministère de la Sécurité publique du Québec

 

 

Denis Shaink, Président de l’ACP 03-12

Jacques Brodeur, Concepteur du programme de prévention EDUPAX

 

Pour plus d'information, voyez les annexes...